Architecture
Domaines culturels et artistiques
Approches de l’architecture
Quel que soit notre rapport à l’art et à la culture, nous fréquentons l’architecture de façon quotidienne, puisqu’elle s’incarne dans une époque et un lieu. Il s’agit donc d’un domaine artistique particulièrement proche des élèves et à la fois complexe, car il repose sur un apprentissage sans lequel il est impossible de le comprendre ou de l’apprécier en tant que tel. L’architecture constitue également un domaine difficile à catégoriser et ambigu, puisqu’il est à la fois expression artistique et une façon d’organiser l’espace, de réaliser un bel objet. Elle est donc la forme artistique que nous rencontrons le plus souvent, mais aussi un domaine fonctionnel. Elle a par ailleurs cette spécificité d’être, comme la définit Vitruve, « le fruit de la pratique et de la théorie », au carrefour entre arts, sciences, métiers ou techniques. Cette pluridisciplinarité constitutive est l’essence même de sa richesse dans la perspective de l’éducation artistique et culturelle.
Comment la définir ?
Pour Vitruve, dans son De architectura, elle se définit par trois conditions fondamentales : la firmitas (la solidité et donc la durée), l’utilitas (son usage, sa fonction) et la venustas (la beauté « par la juste proportion de toutes ses parties »). D’autres architectes ont tenté, au fil des siècles, de la définir, tels que Jean Nouvel, Mies Van der Rohe, Le Corbusier, Koolhaas... . L’architecture a su transformer un besoin vital humain – avoir un toit sur sa tête - en un savoir qui mêle l’art à la technique et le désir individuel au projet collectif. Dans la mesure ou la démesure, les dimensions humaines donnent à l’architecture son échelle. La mesure du corps, que Le Corbusier traduisait en « Modulor », s’inscrit dans l’espace, comme s’y inscrivent sous une forme plastique et symbolique les aspirations sociales et spirituelles des hommes. L’architecture s’ancre sur le sol, sur un territoire, dans un contexte spatial, temporel, technique, économique et politique, comme elle s’ancre intimement en chacun de nous au plan affectif, sensoriel, imaginaire et symbolique.
L’architecture et son contexte
Au croisement de nécessités plurielles, l’architecture s’appréhende et se définit tout particulièrement dans des relations multiples : à la ville et à l’urbanisme, au paysage, à l’habitat, à l’échelle humaine. Elle est à la fois dedans et dehors, espace privé et public. Ces variations entre différentes échelles font sa richesse et sa complexité. La dualité intrinsèque entre l’architecture et son environnement fonde alors notre questionnement : qu’est-ce que construire un bâtiment ou aménager un quartier ? qu’est-ce qu’habiter ou circuler ? qu’est-ce que vivre ensemble ? Si la ville s’appréhende comme l’expression d’une pensée qui évolue au fil des doctrines et des courants artistiques, des sites et de l’histoire, des inventions techniques et des besoins économiques, l’âme d’une ville existe aussi à travers les sensations qu’elle inspire. Pourquoi cette ville se révèle-t-elle tour à tour radieuse et hostile, accueillante et anonyme ? De la rue au quartier, du centre à la périphérie, la vie du citadin oscille entre ces différents effets. Entre passé et avenir, les situations, les comportements, les usages, les sensations habitent et créent au présent les lieux de la ville, forgent notre mémoire et nous interpellent. Accueillir la ville comme un champ de connaissances et d’expériences à explorer et à éprouver ouvre la voie à une appréhension large et non exclusive de toute l’architecture, de la plus ordinaire à la plus remarquable.
Architecture et pluridisciplinarité
L’architecture est au cœur du quotidien de l’élève, y compris dans son trajet de la maison à l’école. L’étude de proximité peut ainsi l’aider à questionner cet environnement familier : pourquoi ce bâtiment a-t-il cette forme ? Quelle est sa fonction, comment l’utilise-t-on ? Comment est-il situé ? Comment est-il construit ? Qui en a décidé ? Permettre à l’élève de comprendre le lieu où il vit, c’est favoriser son implication future dans le devenir de la cité. L’évolution d’un territoire, même modeste, concerne chaque citoyen, et pose également la question du développement durable. L’aménagement d’un carrefour, la réhabilitation d’un quartier, l’agrandissement d’un bâtiment sont autant d’occasions de se confronter à des questions d’architecture et d’urbanisme, de passé et d’avenir. De ma porte à ma ville, de moi aux autres, tel pourrait donc s’énoncer l’enjeu d’une sensibilisation à l’architecture en milieu scolaire. Toutes les disciplines sont à même d’éclairer cette sensibilisation et d’y ancrer des apprentissages fondamentaux, des références culturelles, des pratiques diversifiées, renvoyant également au vivre ensemble et à une dimension citoyenne. L’implication dans l’élaboration des projets de professionnels de l’architecture, de la ville ou du paysage, mais aussi d’artistes œuvrant dans différents domaines de la création, ouvre la voie à un espace de dialogue et d’échanges renouvelé entre professeurs, élèves et professionnels.
Le projet d’éducation artistique et culturelle en territoire éducatif (PACTE)
Le projet d’éducation artistique et culturelle en territoire éducatif (PACTE) contribue à la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève défini dans le BOEN N°19 du 8 mai 2013. Le PACTE s'inscrit dans la continuité des dispositifs antérieurs (PEAC, classe à projet artistique et culturel, atelier artistique, atelier scientifique et technique) et dans le respect des enjeux de l'éducation artistique et culturelle. Il est fondé sur le travail interdisciplinaire en équipe et en partenariat, concerne au moins trois classes et peut donner lieu à une pratique artistique, scientifique ou technique conduite en atelier. Le PACTE reflète les axes de travail et la stratégie retenus par le collège ou le lycée dans le cadre du projet d’établissement pour la mise en œuvre du parcours d'éducation artistique et culturelle.