Nous avons choisi de développer cette année notre PACTE « D'arts de ville » dans le cadre d'un échange européen. Plusieurs partenaires, expérimentés dans ce domaine, nous ont proposé de nous associer à eux au sein d'un projet Erasmus+ "Les arts, fédérateurs d'unité européenne" afin de répondre à une problématique commune : comment favoriser la construction d'une identité européenne chez nos élèves. Souvent présentée comme économique, politique, militaire et éloignée des Européens, l'Union européenne a mis au cœur de son projet les échanges culturels et artistiques afin de renforcer la cohésion entre les Européens. Chaque pays a sa propre histoire artistique avec ses particularités, son patrimoine. Mais, derrière les particularismes locaux, nous voulons montrer aux élèves, futurs citoyens, que c'est dans cette diversité, faite de ruptures et de continuités, que s'explique le mieux l'idée même de cohésion européenne, que l'art est un vecteur essentiel d'unité. Il s'agit de renforcer la tolérance, de favoriser l'ouverture aux autres, d'associer chaque expression artistique, proposée par les différents établissements scolaires, à des valeurs européennes.
Le projet doit se répartir sur 2 ans. Nous y sommes associés à 4 autres établissements européens qui travailleront chacun sur un art différent : en Roumanie (Liceul Charles Laugier), la sculpture, au Portugal, à Faro (Agrupamento de Escolas de Montenegro) la littérature et aux Açores (Escola Secundária de Lagoa), l’artisanat local, à la Martinique (Lycée JOSEPH PERNOCK), la musique. Dans notre établissement nous avons choisi de le mener à travers les domaines artistiques de la danse et la photographie.
Notre projet cible plus particulièrement 3 groupes de seconde : une classe complète de seconde avec une équipe pédagogique pluridisciplinaire stable depuis plusieurs années et les groupes d’élèves volontaires faisant partie de l’atelier artistique danse et de l’atelier artistique photographie/cinéma. Interdisciplinaire, il soutient la cohérence entre les enseignements, et renforce ainsi leur sens auprès de jeunes lycéens. Il mêle projet citoyen et pédagogique autour de l'écriture, de l'analyse de l'image et du message non verbal. Les compétences acquises s'avèrent riches dans l'optique de la réforme du lycée : L'accent mis sur l'acquisition de compétences à l'oral trouve un écho dans le projet par le renversement de la problématique : le portrait, d’une part, où l’élève autoanalyse et prend du recul sur lui-même et l'image qu'il véhicule, la danse, d’autre part, qui permet de mettre l’accent sur l’importance du corps dans la communication, élément non verbal souvent négligé par les élèves.
Les apports culturels et le recul historique qu’il suscite engagent les élèves dans un processus de réflexion : être soi face à soi-même, être soi face à l'autre, être soi face à l'Histoire et ses évolutions.
Plus globalement, la lutte contre les inégalités scolaires (notamment dans le cadre du concept "d'image de soi renvoyée à l'autre" et de maîtrise des codes) est traitée dans un double sens (de soi vers l'autre et de l'autre vers soi) entrant parfaitement dans la volonté du lycée Descartes de réduire la fracture sociale entre les élèves.
« Danse et arts de ville », à la croisée des disciplines, crée donc un parcours culturel incarné, ouvert sur l'Europe.
Concrètement, nous partons d'objets ou de spectacles choisis en lien étroit avec les partenaires territoriaux culturels (musée, salles de spectacles) et politiques (villes, départements, régions) et allons, au travers des évolutions de l’art qu’ils mettent en évidence au fil du temps, vers une dimension philosophique montrant que la diffusion des différents arts nationaux a influencé les autres pays et créé une unité européenne.
La part de chaque école est de faire une synthèse, dans le cadre du domaine artistique qu’elle a choisi, des continuités de la diffusion et des influences de son domaine artistique. Ces synthèses, construites à l’aide de différents supports (vidéos, photos, textes...), sont rassemblées sur la plateforme numérique interactive eTwinning et prennent la forme de visioconférences, contacts audios, mails ... qui évoluent au fil des mois. Ainsi, en dehors des séjours qui amèneront les élèves à échanger en direct, chacun pourra se référer à cette plateforme, l’enrichir et la faire connaître au sein de l’établissement, aux partenaires et à la communauté éducative. Parallèlement, le sentiment d’appartenance à l’Union européenne est symboliquement consolidé par l’élaboration d’un logo, symbole de l’unité par les Arts.
Lorsque les conditions sanitaires le permettront, des “séjours, mobilités à l’international” seront organisés autour des domaines artistiques étudiés et de leurs grandes phases d’évolution. Les élèves en rendront compte dans leur journal de bord, sous forme de photoreportages utilisant notes et prises de vues. Ces éléments serviront d'ébauche à la réalisation du projet final pour la réalisation en volume de la maquette d'une "Maison de l'Europe pour tous", qui sera constituée de photomontages mêlant divers éléments architecturaux propres à chacun des pays participants.
Même si nous avons rencontré sur cette première année des difficultés liées à la pandémie (peu de spectacles vus par rapport à notre programmation riche, pas de déplacements dans les établissements partenaires en 2020-2021), nous avons choisi de réaliser le plus possible d’échanges par des visio-conférences et par la plateforme etwinning :
- Présentation des élèves et de leur lieu de vie (octobre/novembre)
- Création et choix du logo du projet grâce à un concours (décembre)
- Conférence en Facebook Live au musée Roumain, avec un guide, sur le thème du sculpteur Brancusi, en remplacement de la mobilité en Roumanie. En prévision, les élèves de l’atelier danse ont créé une chorégraphie (séquence 3) à partir de 3 de ses sculptures puis nous avons créé un journal sur les sculptures de nos villes (mars).
- Échange bilatéral entre le lycée Descartes et les Açores, en anglais sur le thème du cinéma. (Avril)
- Webinaire sur l’artisanat local aux Açores avec un artisan en direct en remplacement de la mobilité aux Açores (mai)
- Projet dansé proposé par le lycée DESCARTES en direction des autres établissements pour la création d’une chorégraphie commune (mai)
Au lycée Descartes, en INTRODUCTION de notre travail, nous avons poursuivi trois objectifs :
- Me présenter, présenter mon environnement : Décliné en danse (quelle danse suis-je ? mon portrait en mouvement- séquence 1), en photographie (réalisation d’un autoportrait dans son quartier et dans sa ville sous forme d’un road movie), en anglais (travail sur les selfies), en SNT (Présentation du lycée dans son environnement). Ce travail, a engagé une correspondance avec nos partenaires sur le thème : Quel européen êtes-vous ?
- Poser les bases de connaissances sur les institutions françaises et européennes : réflexion en EMC sur les libertés, la démocratie locale, les relations et tensions entre la réalité des nations et le concept de l’Europe.
- Interroger le sens/ l’importance de l’art (fédérateur/constructeur...) et le sens de l’effort : Réflexion en français autour du statut des artistes et des conséquences du confinement à partir d’une étude de la littérature et de la presse du XIXème au XXIème siècle.
Nous avons ensuite travaillé selon 3 axes :
Axe 1 : La représentation de soi et le rapport à autrui
Nous avons développé ce thème dans les différentes matières :
- En Atelier artistique danse, nous avons réalisé des cartes postales chorégraphiques en duo, inspirées du travail de D. HERVIEU (séquence 2) dont l’objectif était de présenter son groupe, sa définition de la danse, un lieu de ST Quentin et de répondre à la question « quel européen êtes-vous ? » étudiée en anglais à partir d’un travail sur le développement personnel dans les lycées australiens (High school spirit in Australia ==> selfdevelopment) et approfondie en allemand grâce l’étude du film "Tanzträume" (Les rêves dansants - Sur les traces de Pina Bausch", documentaire allemand réalisé par Anne Linsel et Rainer Hoffmann sorti en 2010). Cette réflexion sur l’altérité s’est aussi enrichie en EMC (La liberté de l'autre / le rapport à soi et aux autres - Altérité / Différence / Discrimination) et en SES (Acteurs sociaux - Rôle de l'art dans le processus de socialisation)
- En français nous avons poursuivi la réflexion sur le sens de l’art et de l’effort en lien avec la programmation : Faro, Faro de Massidi Adiatou - Compagnie n'solek, par un corpus (Art et droit de l'homme/ "Celui qui danse : Billy Elliott dans la vrai vie"/ P. Valéry "La philosophie de la danse"/ "La petite danseuse de 14 ans)
- En SNT, les élèves ont créé des logos pour le projet ERASMUS+ et ont voté lors d’un concours pour déterminer le logo officiel du projet. .
Axe 2 : Sport (danse) et société
- Nous avons réalisé une découverte de la danse comme pratique sportive ou en lien avec le sport par l’étude de HAKA en EPS avec « Haka » (2007) de Angelin PRELJOCAJ, en anglais (Go kiwis) et en français avec l’étude d’extrait de mise en scène moderne avec haka puis l’étude du spectacle « The Falling stardust » de Amala DIANOR en lien avec le théâtre du XVIIè siècle au XXIè siècle (de la comédie ballet à la tragédie). Cette découverte s’est poursuivie en atelier artistique danse, avec les ateliers de pratique artistique (séquence 3) avec Vincent DELETANG, danseur, et Lionel HOCHE, chorégraphe, autour de la danse dans la ville, et en atelier artistique photographie avec le projet photographique « un danseur dans la ville » : réalisation en coopération avec les élèves du groupe danse, de portraits des danseurs et de la ville et réalisation d’une exposition photographiqu
- Nous avons aussi abordé une réflexion sur danse et société, en anglais avec l’étude de l’ascension sociale par la danse (Dancing up the social ladder : Kenya, Billy Elliott), en EMC avec la liberté d’expression dans l’art (L'art comme moyen d'expression, de revendication / Art et droit de l'homme) et en SES avec le rôle de l’art et sa contribution à la vie politique. Cette notion s’est ancrée aussi sur la diffusion du spectacle « POLITICAL MOTHER UNPLUGGED » de HOFESH SHECHTER, travaillé dans le cadre du cours de français (thème de la tragédie). Nous avons terminé cette séquence en interrogeant nos partenaires européens sur la diversité de l’offre de spectacles dans leurs pays.
Axe 3 : Le village, le quartier, la ville / La création et le rapport aux arts
Cette séquence a débuté par une visite de la ville nouvelle de SQY autour des différentes formes d'art et d'architecture, en lien avec le programme de géographie sur l’étude d’un territoire et la conception de la ville nouvelle à la française qui inclut obligatoirement l'art (l'art de créer une ville nouvelle avec une influence mondiale) et celui de SES avec le 1% artistique, volonté politique de soutien à la création et de sensibilisation à l'art...
Cette nouvelle façon d’aborder les arts dans la ville nous permettra différents modes d’entrée dans ce thème :
- en atelier artistique danse, les élèves ont étudié "Bodies in urban spacies" de W. DORNER avec la question « Comment le danseur peut-il investir l'espace urbain ? » et la préparation de performance dansées à réaliser dans la ville ; nous aborderons aussi la culture Hip Hop : Danse et B Boying - Street art : graffitis artistiques – D-jing – Rap - Human beat box, ce qui donnera l’occasion d’une correspondance ERASMUS+ sur la question « Comment la culture Hip Hop s'est-elle développée sur votre territoire ? ».
- En anglais, nous nous demanderons en quoi les arts redonnent une impulsion à un quartier, une communauté avec l’exemple de la renaissance de Harlem et aussi en quoi le street art est-il un art fédérateur en Europe avec l’exemple de Banksy et la visibilité d’artiste internationaux à Paris ... nous créerons un plan de Paris insolite et cosmopolite autour du street art pour nos partenaires européens.
Les équipes pédagogiques des établissements impliqués dans ce projet Erasmus+ entretiennent d’excellentes relations les unes avec les autres et nos élèves de Descartes sont très motivés par le travail de danse et de photographie qui l’ancre dans notre lycée. Pourtant, nous avons été grandement impactés par les mesures sanitaires qui ont frappé nos pays. En effet, les établissements des autres pays ont été fermés sur la quasi-totalité de la période écoulée. Les professeurs n’ont pratiquement pas cotoyé leurs élèves. Comment dans ce cas, réussir à les mobiliser autour d’un projet dont on sait qu’il sera privé de la joie de la rencontre ; l’idée de l’Europe et du partage qu’elle implique reste encore bien abstraite pour toutes nos classes.
De notre côté, nous avons cependant décidé de suivre rigoureusement le planning prévu dans le dossier d’inscription et d’utiliser la plateforme eTwinning pour transmettre et faire connaître à nos partenaires le fruit de notre travail. Le partage de documents, la présentation et l’accessibilité via cette plateforme ne nous satisfont pas complètement, bien que nous ayons dû suivre une formation spécifique lourde (webinaires sur plusieurs mois, en plus du suivi du projet) mais elle a l’avantage d’être l’outil européen commun des projets Erasmus+ et nous espérons que l’année prochaine pourra être celle des échanges et des mobilités que nous espérons tous.
Nous nous sommes donc engagés totalement dans notre PACTE. Les liens avec nos partenaires culturels sont, comme chaque année, excellents, et avivés encore par la nécessité de faire vivre les arts pour nos élèves dans le contexte difficile de la Covid et des restrictions. Ainsi, le suivi régulier des actions par La Commanderie- Mission danse (atelier, échanges avec les artistes, journées de résidence) et du théâtre de SQY pour les spectacles, permet de rester au plus près de nos objectifs. Les rencontres avec les artistes sont toujours de grande qualité et prolifiques. Les élèves ont toujours un grand plaisir à les accueillir, à échanger et à travailler avec eux. Le lien de confiance s’est créé immédiatement et les élèves se sont engagés à 100% dans les propositions, qu’elles soient en intérieur, au lycée sans crainte du regard des autres élèves ou dans la ville au milieu des passants, montrant une grande curiosité et de l’enthousiasme.
FOCUS SUR L’ATELIER ARTISTIQUE DANSE
Séquence 1 : Mon portrait en mouvement
Objectif : Entrer dans la danse, se définir en lien avec une gestuelle propre, un style de danse.
Après un échauffement basé le déplacement (Marche / Marche + arrêt / Marche + dégouliner / Marche + chute / Marche + roule / ...) et un travail sur le rythme (Comment battre le rythme avec le corps ? trouver individuellement plusieurs façons...), les élèves démarrent un atelier sur l’espace basé sur les lettres de l’alphabet (inspiré par Cécile THEIL MOURAD, danseuse) : chaque lettre détermine un niveau et une direction.
Les élèves « écrivent » leur prénom à partir de ces lettres : Montrer chaque direction des lettres de son prénom
- Avec le regard...
- Avec la main... engagement du buste
- Avec une autre partie du corps... soigner le trajet, varier les paramètres du mouvement (direct, indirect, lent, rapide, léger, fort)
La phrase créée est leur signature dansée, leur portrait en mouvement.
Séquence 2 : La carte postale chorégraphique
Objectif : Créer une culture commune sur le patrimoine de St Quentin en Yvelines. Aborder le patrimoine comme lieu de responsabilités partagées, de construction de connaissances, et comme incitation à la création contemporaine au croisement de tous les arts.
QU’EST CE QU’UNE CARTE POSTALE ?
Une photo que l’on adresse à quelqu’un en l’accompagnant d’un court message. C’est toujours un geste vers l’autre.
QU’EST CE QU’UNE CARTE POSTALE CHORÉGRAPHIQUE ?
« Une carte postale chorégraphique est un duo dansé de trois minutes, filmé dans un lieu particulier, qui répond à des règles chorégraphiques, musicales et filmiques qui permettent le partage esthétique. » Dominique Hervieu
COMMENT RÉALISER UNE CARTE POSTALE CHORÉGRAPHIQUE ?
- Choisir un lieu, à regarder, visiter, observer, étudier, imaginer, pour s’emparer de ce patrimoine à travers la danse, la vidéo...
- Réaliser un duo dansé. Après avoir exercé son regard en découvrant des cartes postales chorégraphiques interprétées par d’autres, créer un duo, une conversation dansée : danser à l’unisson et sous forme de dialogue, se porter, se regarder, s’écouter, se surprendre..., s’inspirer du lieu, de ces caractéristiques, piocher dans des répertoires différents, s’approprier, transformer, accumuler des gestuelles issues des vidéos, d’un spectacle, des partenaires, de l’enseignant.
- Réaliser l’objet cinématographique. Filmer la production chorégraphique dans le lieu choisi selon le scénario élaboré.
- Expédier et exposer sa carte postale. Une fois réalisée, il est important d’envoyer votre carte postale pour la présenter au plus grand nombre de destinataires. Nous pourrons par exemple les déposer sur le site du lycée, les montrer lors des portes ouvertes, les diffuser à la soirée des talents...
COMMENT AVONS-NOUS COMPOSE NOTRE CARTE POSTALE CHORÉGRAPHIQUE ?
A partir de « La danse, l’art de la rencontre » où D. Hervieu réunit des duos filmés avec danseurs professionnels ou amateurs et dans différents lieux et pays (altérité), nous avons analysé les procédés de composition utilisés (question - réponse, polyphonie, contrepoint), travaillé sur les diversités culturelles (en lien avec les cultures représentées dans les différents duos du film) et les diversités de chacun : comment se présenter avec le corps ? (Signatures avec le corps).
Nous avons particulièrement étudié le dernier duo qui se déroule au Louvre et s’appuie sur des sculptures présentent dans ce lieu. Ainsi, à partir de 2 sculptures, chaque élève a créé une phrase dansée dans laquelle on retrouve les formes de la sculpture, les énergies induites par le mouvement, par les matières.... Nous y avons inclus des répétitions, accélérations, ralentis... puis à partir de ces 2 phrases, les élèves par 2 ont construit un duo de 2 à 3 minutes.
Structure de la carte postale chorégraphique :
Vues sur un lieu de St Quentin en Yvelines 🡺 maximum 15 secondes
Jeu des grimaces 🡺 maximum 10 secondes
Interviews des interprètes
Qui êtes-vous ? (Un en anglais, l’autre en français / 30s en tout)
Qu’est-ce qu’être européen pour vous ? (En anglais / synthèse de vos 2 travaux faits en cours d’anglais / 1min max)
L’histoire de votre rencontre, le choix du lieu (en français / 30s)
Qu’est-ce que la danse pour vous ? (En français /30s) 🡺 Maximum 2min30 au total
Gros plans sur les pieds des interprètes en train de danser 🡺 maximum 15 secondes
Un ou plusieurs duos dansés (Un début et une fin / Des jeux permettant d’initier un travail en question-réponses, à l’unisson, avec un ou des contacts, un ou des silences... 🡺 2 à 3 minutes
Séquence 3 : Les ateliers de pratique artistique autour de la danse dans la ville
L’objectif est la réalisation d'une vidéo dansée réutilisant les apprentissages et ateliers animés par le professeur et les artistes Vincent DELETANG et Lionel HOCHE dans une déambulation dans Saint Quentin en Yvelines centre, de la place du théâtre à la "Perspective" de M. Pan et jusqu’ au parc de l’université, du minéral (la ville) à la nature.
Cette année nous avons grandement dû adapter la pratique en raison des consignes sanitaires.
⮚ Vincent DELETANG est intervenu sur 14h d’ateliers dans le cadre de l’accompagnement des élèves mis en place dans le PACTE avec La Commanderie – Mission danse.
Les quatre premiers ateliers, en gymnase, ont permis de travailler sur le regard et l’écoute entre danseurs. A partir de ce travail d’exploration et de recherche, les élèves ont créé, en duo sans contact, une phrase dansée avec un travail de déplacement et un travail en relation : le regard et l’écoute sont ici mis à l’honneur par un questionnement de l’altérité et de l’influence de l’action d’un danseur sur le collectif. Vincent a aussi transmis une partie d’une de ses pièces que les élèves ont complété par une partie créée dans le même esprit. Ce travail sera repris dans le projet final dans une séquence sur la place du théâtre de SQY.
Ensuite les gymnases ont été fermés. Nous avons poursuivi nos ateliers au lycée dans une grande salle de contrôle, dans les couloirs et en extérieur dans la cour. (Sera intégré aux légendes des photos)
Travail sur Montrer / Cacher : dans l'espace d'un couloir, comment jouer à être visible ou invisible en utilisant les coins et recoins, les partenaires... jouer chacun sa danse ou rejoindre, s'adapter à l'autre... (sera intégré aux légendes des photos)
Après un échauffement (journée à -7 degrés !), travail sur les lignes : créer des lignes avec son environnement.
● Chaque élève rentre dans l'espace puis crée une ligne ... avec une marque au sol, un arbre, un objet...
● Un élève entre dans l'espace définit, puis les autres le rejoignent et s'adaptent à sa proposition..
Ce travail sera réutilisé dans le projet final dans la séquence de la fontaine des encastrements. (Sera intégré aux légendes des photos)
⮚ Les ateliers se sont ensuite poursuivis avec le professeur responsable, en extérieur (gymnases fermés).
Nous avons pu sortir de l’établissement pour aller dans notre environnement proche : le bassin de la Sourderie.
Le 1er atelier a permis aux élèves de mettre en pratique un travail abordé précédemment en cours théorique sur l’œuvre de Anne Teresa De Keersmaeker « Rosas danst rosas ». Ils ont réinterprété, sur de grands escaliers au bord de l’étang, la partie sur les chaises et ont créé 3 séquences communes de 4 temps + 1 séquence individuelle. A partir de là, nous avons composé une chorégraphie en réutilisant les principes de composition vus en cours : l’unisson, le canon, la répétition, l’arrêt sur image.
Ce travail sera réinvesti dans la séquence des escaliers monumentaux reliant la place du théâtre et la rue piétonne du centre.
Le 2ème atelier était en lien direct avec le projet ERASMUS+ puisque nous avons travaillé à partir de 3 sculptures de BRANCUSI. En effet notre partenaire roumain nous a proposé une conférence avec un guide, en direct du musée de Brancusi. En hommage et en travail préparatoire, j’ai donc proposé un travail de recherche autour de 3 de ses sculptures (The kiss – Mlle POGANY – La colonne). Les élèves ont ainsi créé des duos et trios dans lesquelles on retrouve les postures, énergies et l’imaginaire découlant de ces œuvres.
⮚ Lionel HOCHE, danseur et chorégraphe, interviendra lors de la dernière étape (5h), la concrétisation du projet, pour la mise en place de nos propositions dansées dans la ville. Il connait parfaitement la ville de ST Quentin et son centre puisqu’il a déjà travaillé dans ces lieux pour son projet « Agglobodies » (auquel l’atelier artistique danse
la participé l’année dernière : https://padlet.com/EAC78/PACTE_LYCDESCARTES_MONTIGNY ) dans le cadre de sa résidence (Cie MéMé BaNjO) à La Commanderie sur la saison 2019/2020. Cette exposition, de Jean-Christophe Bardot (photographe associé au PACTE photographie du lycée) sur un projet de Lionel Hoche, présente une série d’images photographiques, un panorama humain et urbain, mêlant les corps aux architectures.
Agglobodies - La ville danse [en visite virtuelle] | La Commanderie (sqy.fr)
Ainsi nous avons fait une première sortie de reconnaissance au centre-ville de Saint Quentin en Yvelines sur le parcours de déambulation envisagé, choisi et positionné les différentes séquences dansées dans les espaces, choisi les angles de prise de vue : les élèves de l’atelier artistique photographie, accompagnés de JC BARDOT (photographe), feront les vidéos et prendront les photos. Ils réaliseront aussi tout le travail de montage de la production finale.
Les lieux choisi sont donc la place du théâtre avec une séquence de déplacements / jeu de duo avec regards (Atelier de Vincent) qui se mêlera au déplacements habituels des passants sur cette place ; puis l’escalier monumental (blocs de bois et métal) dans lequel sera réalisée la séquence inspirée de travail de ATK ; nous investirons ensuite La Perspective de Marta Pan, qui accompagnera notre passage du centre vers le parc ; cette sculpture se déploie dans trois espaces distincts : Les Engouffrements (séquence dansée sur « les lignes », atelier de Vincent), La Perspective et Les Emmarchements (cette séquence sera réalisée en improvisation guidée par L. HOCHE). Enfin nous terminerons notre déambulation par une séquence sur et autour d’un banc du parc de l’université (atelier de Vincent) et sur une butte végétalisée en improvisation guidée par L. HOCHE (à partir du travail Montrer/Cacher de Vincent).
Blandine PUIRAVAUD, Professeur d’EPS, Responsable de l’atelier artistique danse et du PACTE danse, Référente culture pour le lycée DESCARTES
BIOGRAPHIE
Vincent DELETANG, danseur
Après une licence d’Anglais et l’obtention du concours de professeur des écoles auquel il décide de renoncer pour perfectionner sa formation en danse, Vincent entre au Conservatoire National de Région de Paris avant d’intégrer le CNDC d’Angers sous la direction d’Emmanuelle Huynh. Il y approfondit son approche des release technique en dansant notamment Set and Reset de Trisha Brown. Il y est aussi très touché par les collaborations avec Vera Mantero et Ko Murobushi qui l’amènent à questionner la conscience et perception de l’identité dans ses multiples facettes, et développe ainsi son rapport à la théâtralité et la performance pour nourrir son travail artistique.
Interprète de la compagnie de Paco Dècina depuis 2008, il y mène un travail centré sur l’écoute, la circulation et la fluidité du mouvement. Depuis 2010, il multiplie les collaborations avec Carolyn Carlson, il est assistant chorégraphique et interprète sur le projet Danse Windows. En 2013, il rejoint la compagnie de Christian et François Ben Aïm pour tourner le spectacle jeune public La Forêt Ebouriffée. Il s’engage auprès de Fabrice Lambert sur ses créations Jamais Assez et Aujourd’hui Sauvage. Cette saison, il est en tournée avec Lionel Hoche dans l’Histoire du Soldat, et en création avec Fabrice Ramalingom.
Titulaire du diplôme d’état en contemporain et d’un Master en Culture et Communication, il développe plusieurs projets pédagogiques et de création avec des amateurs auprès de différents publics (milieu scolaire, hospitalier, associatif). Il reçoit en 2012 le prix de l’innovation par l’Education Nationale et l’UNESCO pour ses projets pédagogiques.
LIONEL HOCHE, danseur et chorégraphe
Né en 1964, Lionel Hoche entre en 1978 à l'école de danse de l'Opéra de Paris, pour rejoindre en 1983 le Nederlands Dans Theater, où il travaille sous la direction de Jirí Kylián, et participe aux créations de nombreux chorégraphes invités.
En 1988, il signe sa première chorégraphie : U should have left the light on pour le Nederlands Dans Theater II. Il quitte le Nederlands Dans Theater en 1989 pour rejoindre Astrakan, la compagnie de Daniel Larrieu, et participe à ses créations jusqu'en 1991.
En 1992, il débute sa collaboration avec la compagnie MéMé BaNjO et présente Prière de tenir la main courante au Festival International de Danse de Cannes.
Depuis, Lionel Hoche poursuit son travail chorégraphique en créant pour MéMé BaNjO et pour des compagnies de répertoire.
A ce jour, il a réalisé plus de quatre-vingt-dix pièces pour une trentaine de compagnies, parmi lesquelles : le Ballet National de l'Opéra de Paris, le Nederlands Dans Theater, le Ballet de l'Opéra de Lyon, les Ballets de Monte-Carlo, la Compañia Nacional de Danza (Espagne), la Batsheva (Israël), le Ballet de Zurich, le Ballet National de Finlande, le Ballet Philippines, le Ballet national de Nancy et de Lorraine, le Ballet du Capitole de Toulouse, le Ballet du Grand Théâtre de Genève...
Dès 1988, Lionel Hoche a également entamé un travail de recherche plastique (sculptures, détournements d'objets) et conçoit depuis 1992 la scénographie et les costumes de ses chorégraphies.
Après une résidence de 5 saisons passée à L'Esplanade Opéra-Théâtre de Saint-Etienne de 1998-2002, la compagnie MéMé BaNjO a poursuivi son travail de création et de sensibilisation à la danse contemporaine en résidence, à la Maison de la Musique de Nanterre entre 2005 et 2008, à l’Opéra de Massy de 2010 à 2012 au Centre des Arts à Enghien les Bains 2013 à 2016 et enfin une résidence d’implantation sur deux communes de la Seine Saint Denis : Villetaneuse et Pierrefitte sur Seine de 2015 à 2018. Elle sera en résidence en 2019/2020 à la Commanderie à Elancourt (78) et avec la ville d’Argenteuil (95).
Artiste protéiforme, Lionel Hoche poursuit aussi un travail d’interprète comme danseur, performeur et chanteur, enseigne lors d’ateliers ainsi qu’à Sciences Po depuis 2014.
Lionel Hoche a été promu au grade de chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres au titre de la promotion du 1er janvier 2002 par Catherine Tasca.
Mise à jour : juillet 2021