Cet article restitue le déroulement d’un atelier réalisé le 05 avril 2024 dans le cadre d’une réflexion commune avec la Région Ile de France (services Etudes générales et environnementales et Programmation pédagogique et fonctionnelle) sur l’aménagement
des espaces de la cour des lycées, organisé conjointement avec la collectivité par la référente et la chargée de mission académique bâti scolaire et aménagement des espaces.

Pourquoi cet atelier ?

Le bâti scolaire doit répondre à certaines conditions : proposer des réponses pour faire face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité, être fonctionnel, partagé par tous et sécurisant, avec des typologies d’espaces à vocation pédagogique et/ou de bien-être.

Ces conditions sont remplies lorsque les élèves s’approprient les lieux scolaires, les « habitent », c’est-à-dire en reconnaissent les fonctions et usages définis pour chaque espace et qu’ils y trouvent leur place.
C’est pour faciliter cette appropriation des futures cours de lycée, porteuse de bien-être pour les élèves, que l’atelier sur les espaces de la cour a été réalisé avec les premiers usagers de celle-ci, des lycéens (ici des élus au CAVL et accompagnés du DAVLC).

Penser les usages de la cour idéale

Dans un premier temps, un photolangage a permis de répondre à la question « Comment imaginez-vous votre cour idéale ? » : les participants ont choisi une image et justifié leur choix en expliquant ce à quoi ils aspirent dans une cour de lycée. Tous ont pu entendre ce que chacun envisage comme activités ou aménagements, en particulier du point du vue des lycéens.
Il en est ressorti un besoin commun de verdure, de couleur et de fraîcheur ainsi que la possibilité d’accéder à des activités diverses dans des espaces identifiés, incluant une touche artistique.

VERBATIM

« S’amuser, décompresser en gardant son âme d’enfant »
« Favoriser la sociabilité, avoir un côté collectif, plein d’activités possibles »« Penser l’espace sur différents niveaux, sur plusieurs hauteurs »
« Avoir un côté artistique, une luminosité agréable et un sentiment de fraîcheur »
« Penser un préau lumineux, avec une œuvre artistique »
« Déambuler dans la végétation, avec une biodiversité importante »
« Se promener sur différents chemins, menant à plein d’endroits différents, calmes ou dynamiques,avec de la couleur »
« Avoir une idée de verdure, de couleurs, avec peu d’entretien »

 

 

Approfondir en partant des besoins

Les participants ont travaillé en petits groupes de trois ou quatre sur le modèle des papers tournants pour proposer des aménagements répondant à différents besoins.

EXEMPLE : SE REPOSER, SE DÉTENDRE

• Espaces calmes végétalisés : végétation haute/basse, potager, mare. Afin de favoriser la biodiversité, zéro bruit, fond sonore naturel
• Activités : mise en « mode avion », éco-pâturage, sieste, s’isoler (seul, à 2/3), yoga collectif, lecture, observation de la nature
• Mobilier : transats, hamacs, chaises, bancs, tables, poufs, fauteuils…, casiers à téléphone, boîte à livres, diffuseurs d’odeurs, nichoirs

Une rapide synthèse des propositions a été réalisée, chacun amenant par son positionnement et sa professionnalité des leviers et des freins dans le projet afin de déterminer les idées faisant consensus.

Modéliser et rendre compte

A partir des idées consensuelles, les lycéens répartis en deux groupes ont imaginé les aménagements possibles et proposer un rapide maquettage sur deux exemples de plan de cour pour répondre aux besoins identifiés.

Les lycéens ont ensuite présenté les projets à l’ensemble des participants sur le format d’une « présentation en 180s ». Ils ont fait preuve d’une grande et belle implication !

Points forts de l’atelier

Ce type d’atelier permet aux lycéens de travailler leur esprit critique, développer une certaine aisance à l’oral et une forme de créativité, ainsi que le travail coopératif.

A travers cet atelier, l’idée est bien d’échanger sur les différentes représentations et les besoins de chacun, tout en prenant en compte les problématiques environnementales et en assurant un fonctionnement pertinent du lieu, sûr et facile d’entretien. Ces échanges avec la collectivité territoriale sur la transformation des cours de lycées viennent alimenter une partie de la réflexion en cours sur le référentiel de construction/rénovation de celle-ci.
Cela souligne l’importance pour la cellule académique bâti scolaire d’animer un lien fort entre la communauté scolaire et la collectivité territoriale dans le cadre d’une réflexion de transformation des espaces.

Ce temps de travail partenarial est un bel exemple de réflexion partagée pour envisager les espaces de demain !