Regards croisés sur le métier d’AESH
En cinq questions, Catherine et Gwenaëlle nous font découvrir leur métier : AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap).
1/ En quelques mots, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Catherine : Licence d’histoire des arts et d’archéologie et maîtrise des sciences de l’information et de la documentation en poche, je suis devenue iconographe commerciale dans des agences de presse, des agences de communication, un magazine féminin… J’ai ensuite souhaité faire une pause dans ma carrière et m’investir au sein de l’école de mes enfants. C’est ainsi que j’exerce le métier d’AESH (anciennement AVS) depuis 2011. Depuis cette reconversion, j’ai accompagné des élèves dans neuf écoles et collèges, notamment en dispositif Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) au collège Marguerite Duras de Colombes. Grâce à ces expériences, j’assure également la fonction d’AESH référente pour mes nouveaux et nouvelles collègues au sein du PIAL (Pôle inclusif d’accompagnement localisé).
Gwenaëlle : J'ai un DESS en droits de l'Homme et droit humanitaire. J'ai travaillé à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) avant de devenir conseillère en insertion professionnelle auprès de personnes en situation de handicap. C'est en exerçant ce métier que j'ai découvert celui d'AESH. Quelques années plus tard, j'ai décidé de devenir moi-même AESH. J'avais envie de travailler auprès d'enfants, de les soutenir dans leurs apprentissages afin qu'ils puissent, adultes, s'insérer dans un environnement professionnel. Ces fonctions d'AESH me permettent en outre d'avoir un très bon équilibre vie professionnelle et vie familiale, étant moi-même maman de 3 enfants.
2/ Le rôle de l’AESH est, entre autres, de favoriser l’autonomie et la socialisation des élèves : pouvez-vous nous en dire plus et nous donner des exemples concrets ?
Catherine : Ce sont en effet deux points très importants. Par exemple, il m’est arrivé de procéder par étape pour la gestion des déplacements dans le collège, qui posent parfois problème à certains élèves. Je les attends d’abord à la porte du collège, puis, quand ils sont prêts, en bas des escaliers, ensuite en haut et enfin devant la salle de classe. Je cherche aussi des camarades qui peuvent les épauler en cours et dans la cour de récréation, ce qui fonctionne souvent bien ! Mais il existe aussi un préalable : chaque jour, se demander comment va l’élève. Or, l’expression et la gestion des émotions sont parfois difficiles. C’est pourquoi j’ai confectionné une « roue des émotions » pour une petite fille qui parlait très peu. Elle n’avait qu’à pointer du doigt la représentation imagée de ce qu’elle ressentait. Être AESH, c’est aussi faire preuve d’astuce !
Gwenaëlle : Cette année, l’enfant que j’accompagne est très sociable, ce qui va à l’encontre de l’idée que se font certains des troubles du spectre autistique. Par ailleurs, les autres enfants sont très bienveillants à son égard. Je suis résolument pour l’inclusion dès la maternelle ! Aujourd’hui, il participe à toutes les activités, que j’adapte. L’objectif est désormais de l’aider à se canaliser mais ses progrès sont énormes. Son cas montre aussi l’importance de détecter et de prendre en charge au plus tôt les troubles du spectre autistique.
3/ Quelles satisfactions retirez-vous de ce métier ?
Catherine : Le lien qui se tisse avec les élèves, sans aucun doute. C’est un métier où on sait qu’on est utile, non seulement à l’enfant ou l’adolescent, mais aussi à ses parents et à l’équipe enseignante. Accompagner la mise en œuvre d’un projet pédagogique est également stimulant. Par exemple, dans la classe ULIS du collège Marguerite Duras, les élèves participent à un projet sportif qui leur permettra de découvrir l’équitation, le tir à l’arc…
Gwenaëlle : J’éprouve une grande satisfaction à voir l’élève progresser, à le voir devenir plus autonome. J’espère ainsi aider aussi ses parents. En outre, ce n’est pas une relation à sens unique avec l’enfant : on l’accompagne sur la voie de l’autonomie – et on se réjouit de voir ses progrès – mais on reçoit aussi beaucoup de sa part. Enfin, je suis là parce qu’il y a un besoin et en cela, c’est également une forme de challenge !
4/ Quels conseils donneriez-vous un ou une AESH qui débute ?
Catherine : Faire preuve de curiosité, de flexibilité et de capacité d’adaptation ! Il ne faut pas avoir peur de tester pour voir ce qui fonctionne avec l’élève et ce qui ne fonctionne pas, sans se décourager. Je lui dirais également de prendre toute sa place au sein de l’équipe éducative et d’endosser une attitude professionnelle avec les enseignants.
Gwenaëlle : Je lui conseillerais de prendre un temps d’observation. La tentation peut être grande de vouloir agir tout de suite mais il faut d’abord connaître l’élève. La relation entre l’élève et l’AESH se construit pas à pas. Je dirais aussi qu’il est important de convenir en amont avec l’enseignant de la manière de travailler ensemble. Enfin, c’est un métier où il faut savoir aussi être diplomate et discret, savoir faire oublier sa présence pour ne pas gêner le bon déroulement du cours.
5/ Votre métier, en trois mots ?
Catherine : curiosité, écoute, empathie.
Gwenaëlle : échange, observation, inventivité.
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Mise à jour : novembre 2024