Cet entretien a été mené par Salimata, élève au lycée Blaise Pascal d'Orsay et par Lysander, élève au Lycée Jules Ferry de Versailles dans le cadre de leur stage de Seconde à la Dareic en juin 2024.

 

• Pourquoi avez-vous choisi de participer à ce dispositif ?

J’ai choisi de participer à ce dispositif pour découvrir un peu la culture du pays, progresser en allemand et rencontrer de nouvelles personnes. C’était aussi l’occasion d’apprendre la langue, de voyager, et de découvrir un nouvel environnement, une autre culture, une façon de vivre différente. Je voulais aussi gagner en autonomie et me faire des amis que je garderais toute ma vie.

• Comment en avez-vous entendu parler ?

C'est ma professeure d'allemand qui nous a parlé de cet échange depuis la 5ème. On a travaillé dessus en classe, sur des documents et des témoignages de personnes. C’est ce qui m’a motivée.

• D'accord. Donc, c'est grâce à votre prof d'allemand ?

Oui, et aussi grâce aux anciens élèves, dont des amis de ma sœur, qui ont fait cet échange et pour qui ça a été une bonne expérience. Beaucoup d’élèves de notre collège participent au programme Brigitte Sauzay, donc on en entend souvent parler. Ce sont environ 7 personnes qui partent chaque année.

• Parlons de ce voyage, quel était votre état d'esprit en partant ?

Évidemment, on savait que ça allait être un peu compliqué, mais c’était un choix de notre part.
Il y avait un peu d’appréhension par rapport à la barrière de la langue, et donc à la compréhension des autres, mais aussi par rapport aux différences de culture et de mode de vie. Cela nécessite une ouverture plus grande, un effort plus élevé pour comprendre les gens et comprendre les professeurs aussi.

• Avez-vous rencontré des difficultés lors de ce voyage ?

Au début, ça peut être difficile de s’intégrer, particulièrement au collège. Moi, je me suis bien intégrée dans ma famille d'accueil, mais à l'école, c'était compliqué. Il fallait être plus indépendant. En Allemagne, certaines différences culturelles, comme la ponctualité stricte, étaient déroutantes. Pour ma correspondante aussi, et ça a été compliqué pour elle de s'intégrer en France : au début elle était timide et un peu perdue.

• Quelle était votre journée typique en Allemagne ? Votre semaine ?

Pour ma part, je me levais à 6h du matin. À 7h, je prenais le bus. Les cours commençaient à 7h40 et se terminaient à 13h, avec deux pauses pour manger un sandwich car il n'y avait pas de cantine. On rentrait à 13h30 pour déjeuner. Les week-ends, on se levait vers 8h et on promenait le chien. Le petit déjeuner était composé de petits pains (Brötchen), et le dîner souvent de tartines (Abendbrot). Au collège, les cours finissaient à 15h, avec trois pauses.

• Alors, pour vous, en quoi cela a été une expérience enrichissante ? Qu'est-ce que ça vous a apporté ? Est-ce que vous avez appris des choses sur la culture allemande ?

Oui, j'ai remarqué beaucoup de différences. Les Allemands sont très écolos. J'ai visité Berlin tous les week-ends et j'ai beaucoup appris sur l'histoire de cette ville. J'ai aussi beaucoup progressé en allemand. Cette expérience a fait de l'allemand bien plus qu'une matière scolaire, c'est devenu une langue vivante pour moi, liée à des personnes et des souvenirs. J'ai aussi apprécié la franchise des Allemands.

• D'ailleurs, où êtes-vous allées en Allemagne ?

Je suis allée à Berlin, dans Kreuzberg. Mes amis étaient à Berlin aussi, à Zillendorf, et à Bad Schwalbach, près de Wiesbaden.

• Avez-vous rencontré des difficultés à votre retour en France, au niveau de l'école et de l'intégration, par exemple ?

Il fallait rattraper les cours, mais ça a été assez rapide. Cette expérience a été tellement positive que je n'ai pas rencontré de grandes difficultés. Le retour était un peu triste, mais j'étais contente de retrouver ma famille et mes amis. J'ai eu une semaine de vacances pour rattraper le retard.

• Avez-vous compris les cours en allemand ?

Oui, même si c'était la fin de l'année et que les cours étaient plus légers. J'ai pu participer un peu, surtout aux cours de français et d'anglais. En sciences et en maths, c'était plus difficile car ils étaient plus avancés, mais ma famille d'accueil m'aidait beaucoup.

• Les professeurs étaient-ils bienveillants avec vous ?

Oui, les professeurs étaient très compréhensifs et nous aidaient beaucoup, tant en Allemagne qu'à notre retour en France.

• Comment avez-vous partagé votre expérience ?

J'ai fait un compte-rendu pour ma professeure qui l'a mis sur le mur collaboratif du collège. J'en ai aussi beaucoup parlé à ma famille, à mes amis, et à des élèves plus jeunes intéressés par le programme.

• Cette expérience a-t-elle a changé votre vision de l'Europe et de l'international ? Cela vous a-t-il donné envie de visiter plus de pays ?

Oui, ça m'a donné envie de visiter Berlin et d'étudier là-bas. Cela m'a aussi permis de me rendre compte que malgré nos différences culturelles, nous sommes tous des êtres humains. J'ai envie de me lancer dans la diplomatie, car je trouve important que les pays entretiennent des relations apaisées.

• Pensez-vous vous que cette expérience va vous aider dans votre parcours scolaire ou professionnel à venir ?

Oui, nous allons toutes les trois intégrer le lycée franco-allemand de Buc, même si c’est en section internationale britannique, ce qui va nous ouvrir des portes pour étudier à l'étranger. Cette expérience nous a aussi rendues plus autonomes et sociables, ce qui sera bénéfique tout au long de notre vie.

• Est-ce que vous recommanderiez ce programme d'échange à d’autres élèves ?

Oui, mais il faut être très ouvert d'esprit et prêt à travailler et à s'intégrer. Certaines personnes ont eu des échanges difficiles car elles n'étaient pas assez motivées. Il faut aussi être indépendant et poli pour bien s'intégrer dans une nouvelle famille.

• Si vous aviez la possibilité de repartir à l'étranger, dans le cadre de vos études ou dans le futur, seriez-vous intéressée ?

Oui, bien sûr. C'est une expérience unique et enrichissante. Voyager permet d'avoir une nouvelle perspective sur la vie et de rencontrer des personnes de différentes cultures. C'est quelque chose que je veux continuer à faire.