1/ En quelques mots, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Sonia : Titulaire d’une maîtrise de langues étrangères appliquées, mon parcours est atypique, notamment parce que j’ai travaillé dans différents domaines à la fois en France et au Portugal. Mais rejoindre définitivement le service social en faveur des élèves en milieu scolaire s’est vraiment décidé lorsque j’ai discuté avec ma collègue assistante sociale du lycée professionnel dans lequel j’enseignais la méthodologie de projets. Elle en parlait avec passion ! En 2018, j’ai donc obtenu le concours et je suis affectée dans un collège et un lycée, ce qui me permet de suivre certains élèves sur le long terme. Je dirais que les fils rouges de mon parcours sont mon envie d’apporter ma pierre à l’édifice et d’être active dans la société, ainsi que mon besoin d’aller vers l’autre et de construire avec elle ou lui des solutions.

Cassandra : J’ai toujours su que je souhaitais exercer un métier tourné vers la relation d’aide et d’accompagnement. Titulaire du diplôme d’État d’assistante de service social, condition impérative pour exercer notre métier, j’ai rejoint l’Éducation nationale. J'ai été contractuelle pendant deux ans puis j’ai obtenu le concours d’assistante de service sociale. J’ai toujours beaucoup aimé le milieu scolaire même si, en début de carrière, le volet « protection de l’enfance » m’impressionnait un peu car c’est une responsabilité importante. J’exerce actuellement avec bonheur dans un collège et un lycée. Et cette année, j’accueille une stagiaire, ce qui me permet de transmettre les compétences que j’ai développées au fil des ans !

2/ Parmi toutes les dimensions de votre métier, sur laquelle souhaiteriez-vous insister ?

Sonia : La multiplicité des sujets traités qui fait qu’on ne s’ennuie jamais ! En voici quelques-uns : le climat scolaire et le harcèlement, le décrochage scolaire et l’absentéisme, la protection de l’enfance, le bien-être des élèves, le soutien à la parentalité, l’accès au droit, le logement, les violences intra-familiales, l’accès au soin, les conduites à risques, les difficultés socio-économiques, les difficultés d’apprentissage, l’orientation, l’égalité entre les filles et les garçons…

Cassandra : Le lien avec les familles ! Parfois, les mots « assistante sociale » leur font peur : il faut expliquer notre travail et instaurer une relation de confiance avec elles, savoir (re)créer du lien. Nous aidons aussi parfois certaines d’entre elles à comprendre les codes de l’École. Notre action s’effectue à la fois en équipe et en partenariat. Enfin, les volets « décrochage scolaire » et « absentéisme » sont aussi des axes prioritaires.
 

3/ Vous menez de nombreuses actions éducatives au sein de vos établissements. Pouvez-vous nous donner un exemple de projet sur l’axe de la prévention ?

Sonia : La lutte contre le harcèlement scolaire est sans conteste un axe de travail fort. Je suis membre d’une « équipe ressource » du programme PHARE. Dans ce cadre, j’interviens tout au long de l’année auprès des élèves de façon collective ou individuelle pour traiter des situations de harcèlement. De plus, chaque année, avec l’équipe pédagogique, je mets en œuvre une journée dédiée à ce thème. Concrètement, cela se décline de différentes manières : interventions, création d’une charte contre le harcèlement, tournage de vidéos…

Cassandra : Au collège, je travaille notamment sur le développement des compétences psychosociales, notamment l’empathie, ainsi que sur la gestion du stress et des émotions. Autre sujet important en lien avec ces compétences : les écrans ! Nous avons implanté une action de prévention consistant à faire intervenir des collégiens auprès d’écoliers sur la façon de les utiliser. De manière générale, il faut toujours innover car les jeunes ont beaucoup d’idées mais ils se lassent vite !

4/ Quelles satisfactions retirez-vous de ce métier ?

Sonia : Il y a souvent une forme de reconnaissance des élèves et des familles que l’on accompagne. On sent qu’ils accordent de l’importance à notre travail. Bien sûr, il est aussi toujours gratifiant de voir des situations qui évoluent positivement ! Autre point positif : la résolution collective de problèmes. On ne « plaque » pas de solutions sur des situations mais on les construit avec les élèves, les familles, en équipe et en partenariat. Le travail en équipe est réellement essentiel : il permet de croiser les regards sur différents cas en respectant, bien entendu, le secret professionnel. Au sein du service social en faveur des élèves, nous arrivons à « faire équipe », même si nous sommes toutes dans des établissements différents et je me sens soutenue par ce service !

Cassandra : Les jeunes et leurs familles nous apprennent beaucoup ! On se construit en tant que professionnel / professionnelle mais aussi en tant que personne à leur contact. Les liens qui se créent et le sentiment d’aider les autres sont évidemment très porteurs. De plus, nous faisons partie d’un service – le service social en faveur des élèves – et cette notion est très importante. Nous ne sommes pas isolées ! C’est aussi un métier dans lequel nous avons une certaine liberté d’exercice dans le cadre de projets éducatifs, notamment sur l’axe de la prévention. Enfin, il existe une forme de mobilité en devenant par exemple conseillère technique ou en obtenant un détachement dans une autre structure.

5/ Votre métier, en trois mots ?

Sonia : adaptabilité, écoute, passionnant.

Cassandra : expertise, équipe, bienveillance.


En savoir plus :

Les missions du service social en faveur des élèves
Le service social en faveur des élèves à la DSDEN 92

 

 

 

Mise à jour : juillet 2024